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Histoire de Montdidier
Livre III - Chapitre II - § III

par Victor de Beauvillé

§ III

CHAPELLE SAINTE-CATHERINE.

Chapelle Sainte-Catherine.

 

Outre les cinq églises dont nous avons parlé dans le cours de cet ouvrage, et les divers oratoires existants dans les hôpitaux et maisons religieuses, il y avait encore deux chapelles publiques où les fidèles pouvaient se livrer à des exercices de piété. Sous le rapport spirituel, Montdidier ne le cédait à aucune des villes de la province : on y célébrait chaque jour le service divin dans douze endroits différents.

La chapelle Sainte-Catherine était située rue Saint-Pierre, en face de la petite place qui longe le côté sud de l'église ; elle remontait au treizième siècle et avait été fondée par un clerc nommé Guillaume Spézian. En 1261, la comtesse Hersande, fille de Richard de Haut, fit don à cette chapelle d'une maison qui lui appartenait dans la rue de la Sangle, au faubourg d'Amiens. En 1282, Pierre Baudouin vendit au chapelain de Sainte-Catherine, moyennant 24 liv. parisis, une maison sise au Marché-aux-Pourceaux, attenante à celle du chapelain. Cette maison était grevée de 32 liv. parisis de rente et de deux chapons de cens.

Philippe de Baudreuil, prieur de Notre-Dame (1501-1508), fit faire de grandes réparations à cette chapelle ; ses armes, d'argent, à trois cœurs de sable couronnés de gueules, s'y voyaient sur plusieurs points ; aussi, aux yeux de quelques personnes, passait-il pour en être le fondateur. La nomination du chapelain appartenait alternativement à l'évêque d'Amiens et au prieur des Bénédictins. En 1640, les biens consistaient en six journaux de terre à Ételfay, affermés neuf setiers de blé, et en 55 liv. de dîme à Fignières. Dans le pouillé de 1648, le revenu de ce bénéfice est fixé à 12 livres. Le titulaire devait dire simplement une messe tous les dimanches, obligation bien légère, et cependant, dans le siècle dernier, elle n'était plus remplie, tant était grand le relâchement des ecclésiastiques.

La chapelle Sainte-Catherine fut fermée à la Révolution, et, le 28 janvier 1791, elle fut vendue 705 liv. avec une petite maison située rue du Puits-de-l'Eau-Bénite, et dépendante du prieuré de Pas.

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