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Histoire de Montdidier
Livre III - Chapitre III - § II

par Victor de Beauvillé

§ II

HÔPITAL.

Hopital

Il y avait à Montdidier un hôpital dont l'origine était peut-être aussi ancienne que celle de l'Hôtel-Dieu. Dans une bulle de 1210, adressée par Innocent III, priori ac fratribus hospitalis de Mondisderio communem vitam ducentibus, le pape déclare expressément que cette maison existait du temps d'Urbain III, son prédécesseur. Elle était destinée à recevoir les pauvres et les pèlerins ; les religieux qui la desservaient, n'ayant point de chapelle, se pourvurent près d'Innocent III, qui leur accorda le droit d'en avoir une, sans toutefois que cette permission pût préjudicier en rien à la juridiction paroissiale ; il les exempta, en outre, des novales et des menues dîmes. (Pièce just. 111.) En recourant directement au pape, les Frères de l'hôpital s'affranchissaient du consentement du prieur de Notre-Dame de Montdidier, qui, ainsi qu'il a été dit, avait seul, en vertu d'une bulle d'Alexandre III, le droit d'autoriser la construction d'une église ou d'une chapelle dans l'intérieur de la ville.

Cet hôpital n'est guère connu que par la bulle que nous avons rapportée aux Pièces justificatives ; c'est à peine s'il en est parlé dans quelques anciens comptes ; l'histoire n'a enregistré aucun fait qui se rattache à son existence, et l'époque de sa fermeture est aussi incertaine que celle de sa fondation. I1 était situé à l'extrémité du faubourg de Paris, à gauche, dans la rue de Tricot, et se trouvait ainsi sur le passage des pauvres voyageurs auxquels il était spécialement affecté ; car jadis la route de Montdidier à Paris et à Compiègne passait par la rue de Tricot. En 1620, il restait encore quelques vieux bâtiments qui avaient conservé le nom d'hôpital ; deux anciennes religieuses de l'Hôtel-Dieu y demeuraient et donnaient l'hospitalité aux passants ; ces bâtiments furent entièrement démolis lors du siége de Montdidier par les Espagnols.

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