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Histoire de Montdidier
Livre IV - Chapitre II - Section XXXV

par Victor de Beauvillé

HOLLANDRE (Jean), naquit le 7 octobre 1584, sur la paroisse de Saint-Pierre ; il était fils de Jean Hollandre et de Françoise Mélique. Jean-Hollandre, dit le père Daire, marcha à pas de géant dans la carrière des sciences ; il professa l'éloquence et la philosophie, prit le bonnet de docteur en théologie de la maison de Sorbonne, fut recteur de l'Université en 1616, et successivement curé des paroisses de Saint-Laurent et de Saint-Sauveur de Paris. Étant à Montdidier en 1619, il y monta en chaire, et fil un discours de controverse, après lequel Annibal Bosquillon, de la religion réformée, lui envoya cinq questions à résoudre. Jean Hollandre y répondit dès le lendemain. Les protestants répliquèrent avec aigreur, et notre auteur fit briller dans la sienne sa douceur et sa charité. A la connaissance des langues grecque et latine, Hollandre joignait celle des langues orientales, il savait l'hébreu, le chaldéen et le syriaque ; une mort prématurée ne lui permit point d'utiliser ses talents ; il mourut le 21 mai 1628, dans la quarante-quatrième année de son âge, et fut enterré dans l'église Saint-Sauveur. On y lisait l'épitaphe suivante, gravée sur une plaque de marbre noir attachée à un pilier du côté de l'évangile :

Joannes Hollandre, vir pietatis et probitatis numquam satis laudatœ, et judicii acutissimi, ortus ex honesta familia Montisdesiderii ; ineunte adolescentia, omnium bonarum scientiarum supellectile instructus ; professor rhetoricœ, dein philosophiœ in celeberrima Parisiensi universitate. Ejusdem universitatis rector vigilantissimus, jurium defensor fortissimus, hostis acerrimus corrumpentium libros sacros et prophanos, constanti œtate doctor sacrœ facultatis theologiœ Parisiensis Sorbonicus, hebraicarum, chaldaicarum et syriacarum linguarum peritus, antiquœ et sanœ doctrinœ vindex assiduus et incorruptus ; profanas vocum novitates et appositiones falsi nominis scientiœ devitans, veritatis prœco, autoritatis regiœ assertor, nil dans ambitioni, aut avaritiœ, aut timori ; pastor ecclesiœ sancti Salvatoris Parisiensis, lumen suœ parrochiœ, in ipsam nil non studii, officii, liberalitatis suœ quotidie conferens ; meliorum bonorum suorum partem et sœpissime victum quotidianum pauperibus tribuens, dum suœ ecclesiœ invigilat, sibi dormit. Obdormiscit in Domino, anno reparatœ salutis 1628, calendis maii, œtatis suœ quadragesimo qnarto, immatura morte et acerba, nullis nisi malis et impiis grata, quo in uno tot bona ingenii erepta, non sine gravissimo damno piis fidelibus, urbi et orbi. H.S.R.I.P.R.E. Ludovicus Lefebure prœfectus œrario Angustœ Suessionum, amicus charissimus intimusque ipsi H.M.S.p.p.c.

Jean Hollandre est auteur d'un éloge d'Antoine Froissart, natif de Fignières, près Montdidier, et prieur de Notre-Dame de cette ville ; il est imprimé sons ce titre :

 

Ant. Froissartii summam theologie lauream adepti 9 juin 1614 elogium, authore Joanne de Hollandre Mondiderino, familia Cardinal, baccalaureo theologo. Parisiis, ex typographia Joann. Libert, via divi Joannis Lateranensis e regione collegii Cameracensis, MDC.XIII, in-12, 20 pages et 4 feuillets non chiffrés, comprenant la préface, dédiée à Richelieu, évêque de Luçon ; une ode et un distique latin en l'honneur de Froissart.

Réplique contre Buquet. ministre de Compiègne, 1623.

L'épître dédicatoire est adressée aux évêques de la province de Picardie. La Bibliothèque historique de la France, n° 11,201, mentionne l'opuscule suivant :

Lettre d'un ami à un autre, sur le trépas de Jean de Hollandre, curé de Saint-Sauveur, à Paris. Paris, 1628, in .8".

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