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Histoire de Montdidier
Livre IV - Chapitre II - Section LXIX

par Victor de Beauvillé

Comme on peut s'en convaincre par les notices biographiques que nous venons de tracer, la fin du dix-huitième siècle fut l'époque la plus brillante de l'histoire littéraire de Montdidier. Les sciences et les lettres y comptaient de nombreux interprètes : Bosquillon, Caron, Lendormy, Parmentier, s'étaient, par leurs écrits, placés au premier rang du corps médical ; dans la littérature, Bejot, Goulliart, Capperonnier, Caussin de Perceval, avaient acquis une réputation méritée. Sur une population de moins de quatre mille âmes, Montdidier fournissait à la capitale un contingent de savoir et d'érudition auquel ne pouvaient atteindre des villes beaucoup plus importantes. Cette communauté d'origine établissait entre les membres du même pays des relations extrêmement utiles ; elle encourageait des dispositions naissantes et développait d'heureuses inclinations. Nos compatriotes, à leur début dans le monde, trouvaient à Paris des protecteurs bienveillants ; aussi pouvaient-ils aborder sans crainte ce foyer des lumières, toujours certains de rencontrer une main amie qui guidait leur inexpérience et assurait leurs premiers pas. Aujourd'hui. hélas ! tout a disparu. De ces hommes d'élite dont nous venons d'esquisser la vie, il ne reste que le souvenir ; puisse-t-il être assez puissant pour engager quelques-uns de nos concitoyens à les imiter et à parcourir la carrière qu'ils ont noblement illustrée ! Nous quitterions la plume sans regret si nous avions quelque espoir de voir renouer la chaîne, malheureusement brisée, des savants et des érudits qui se perpétuèrent si longtemps parmi nous, et forment le plus beau titre de gloire de notre patrie.

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