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Histoire de Montdidier
Livre I - Chapitre XI - Section IV

par Victor de Beauvillé

Section IV

Phénomène céleste

Entrée de Mgr de Machault, évêque d'Amiens

Te Deum chante dans l'église Saint-Pierre

 

Le 26 février 1777, on aperçut un phénomène céleste assez rare, connu sous le nom de lumière zodiacale ; Claude Hippolyte Pucelle, conseiller du roi, premier assesseur en la mairie de Montdidier, homme instruit en astronomie, en donna une description qui parut dans le Journal encyclopédique du mois d'avril 1777 ; elle mérita à son auteur l'approbation des savants. (Pièce just. 54.)

Mgr de Machault, successeur de Mgr de la Motte, fit son entrée à Montdidier le 10 juin 1777 ; il fut reçu par le clergé en dehors de la porte d'Amiens, avec tous les honneurs dus à son rang. Le prélat descendit à l'hôpital, où un appartement lui avait été préparé ; les divers corps allèrent l'y complimenter ; Mgr de Machault resta dans notre ville jusqu'au 13; la veille il avait prêché et administré le sacrement de confirmation dans l'église du Prieuré.

Le 10 octobre 1779, on rendit grâces à Dieu des succès remportés dans les Antilles par l'amiral d'Estaing ; il y eut feux de joie et illumination à l'hôtel de ville.

Le 11 novembre 1781, un Te Deum fut chanté à Saint-Pierre pour la naissance du Dauphin. La mairie, le bailliage, l'élection, les compagnies de l'Arquebuse et de l'Arbalète, tambours en tête et drapeaux déployés, y assistaient ; au sortir de l'église, les corps et compagnies se dirigèrent gravement vers la place ; le lieutenant général et le maire mirent le feu à un bûcher élevé en face de l'hôtel de ville ; les compagnies firent plusieurs décharges ; le capitaine de l'Arbalète, l'épée à la main, marchait à côté du lieutenant général, et le capitaine de l'Arquebuse à côté du maire. Les illuminations, qui devaient avoir lieu dans la soirée, furent remises au lendemain à cause du mauvais temps. Le 12, toute la ville resplendissait de lumières ; la mairie était illuminée depuis le haut jusqu'en bas, et représentait un corps d'architecture d'ordre corinthien, couronné d'un cintre, accompagné de chaque côté de deux pyramides ; entre les pilastres du bas on voyait les armes du roi, du Dauphin, et au milieu celles de la ville. La demeure du maire se faisait remarquer par l'élégance de son éclairage.

Aucun événement important n'avait encore marqué le cours du dix-huitième siècle ; nos pères jouissaient d'une heureuse tranquillité ; les changements opérés dans le régime municipal faisaient seuls de temps à autre quelque diversion à leur paisible existence ; les plaisirs et les festins formaient leur principale occupation : mais les jours d'orage n'étaient pas éloignés, et au calme le plus profond devait bientôt succéder la tempête révolutionnaire.

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