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Histoire de Montdidier
Livre II - Chapitre I - Section VIII

par Victor de Beauvillé

Section VIII

Doyenné de Montdidier

Revenus de la fabrique

Clergé

Presbytère

Liste des curés

 

Le titre de doyen était personnel autrefois, et non attaché à la cure, comme de nos jours : un ecclésiastique de la ville ou de la campagne, indifféremment, en remplissait les fonctions : le droit pour la visite des églises, fixé à 5 sols en 1472, est aujourd'hui de 2 francs. Le doyenné de Montdidier était anciennement fort étendu ; il comprenait cinquante-six cures et vingt sept chapelles ; démembré en 1644, pour former celui de Davenescourt, il fut réduit à trente paroisses, dont on peut voir la nomenclature dans l'ouvrage du P. Daire ; aujourd'hui le doyenné a la même circonscription que le canton, et la qualité de doyen est inhérente à la cure de Saint-Pierre. Montdidier était du petit nombre des villes de Picardie qui n'avaient ni chapitre ni collégiale, mais le clergé n'en était pas moins nombreux ; dans le dix-septième siècle, douze ecclésiastiques desservaient la paroisse Saint Pierre ; en 1789, le personnel ne se composait plus que d'un curé, d'un vicaire, d'un diacre et d'un sous-diacre. Le nom de vicaire n'était pas usité au quinzième siècle ; on appelait commis du curé le prêtre qui en faisait l'office. Avant la Révolution, le revenu du curé n'excédait guère 1,700 livres. Les Bénédictins lui payaient 650 liv., la fabrique 532 liv., et son casuel pouvait s'élever à 550 livres. La fabrique donnait 200 liv. au vicaire, 450 liv. au diacre et 400 liv. au sous-diacre.

Le temporel de la fabrique était administré par un marguillier dont les fonctions étaient annuelles et électives ; il rendait ses comptes en présence du conseil de fabrique. En 1429, les revenus de la paroisse montaient à 243 liv. 11 sols 11 deniers (1,382 fr.) ; l'année précédente, ils n'avaient pas dépassé 172 liv. 12 sols 4 deniers. Les dons en nature étaient fréquents ; à certaines époques de l'année, on en faisait une vente publique aux enchères dans l'église. Ces ventes fournissent des renseignements curieux sur la valeur des objets :

« Des exécuteurs de deffuncte demoiselle Agnès le Boullenguier une houppelande à femme fourrée de menu vair laquelle a esté vendue au plus offrant publiquement en ladite église la somme de.... IXlivre XIIsol.

Des exécuteurs de déffunct Hugues Decambray une houppelande à homme fourrée de ventres de putois qui pareillement a esté vendue lasomme de... .VIlivre VIIIsol.

Des exécuteurs de deffuncte vesve Lambert le Couvreur une coste hardue a femme fourrée de testelaite d'escureul laquelle a esté pareillement laissé à ladite église et vendue la somme de.... IIIIlivre VIsol (1429). »

Les revenus de la fabrique s'élevaient, en 1790, à 6,000 liv. environ, consistant en biens-fonds, en rentes et cens nombreux sur les maisons de là ville : ces cens étaient divisés à l'infini ; telle maison ne devait qu'un tiers de pain et un tiers de chapon.

Un décret du 1er juin 1791 réunit à la paroisse Saint-Pierre celles de Notre-Dame, de Saint-Médard et de Saint-Martin. Transformée, en 1793, en temple de la Raison, l'église fut le théâtre des saturnales de l'époque : convertie ensuite en magasin à blé, elle servit de dépôt pour les subsistances militaires. L'exercice du culte y fut rétabli en 1795 ; mais de 1790 à 1802, la messe n'y fut célébrée que par des prêtres assermentés. Le clergé de la paroisse se compose d'un curé doyen et de deux vicaires ; la cure est de seconde classe et ne vaudrait que 1,200 fr., non compris le casuel, qui monte à 1,500 fr. ; mais, par une faveur toute personnelle, elle a jusqu'à présent été considérée comme de première classe, et le gouvernement accorde au titulaire les 1,500 fr. attribués aux curés de cette catégorie.

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Le presbytère occupe la seconde maison à droite après l'église. Reconstruit presque en entier et relevé d'un étage en 1851-1852, il est très-convenablement distribué et renferme un beau logement. Les vicaires, outre le traitement de 300 fr. qui leur est alloué par l'État, reçoivent de la fabrique une indemnité de 400 fr. ; le casuel compris, ils peuvent toucher environ 1,200 fr. par an. La paroisse possède une maison vicariale qu'elle a fait bâtir ; mais c'est pour elle une charge plutôt qu'un avantage. On avait voulu loger les vicaires en commun ; l'expérience fit renoncer à cette idée malheureuse. Cette cohabitation était aussi incommode pour les ecclésiastiques que gênante pour les fidèles.

Les revenus de la fabrique montent à 6,000 fr., que les dépenses absorbent entièrement, et il y a même des dettes assez considérables. La population de la paroisse est de 2,587 habitants, domiciliés en grande partie dans les faubourgs Becquerel, Saint-Médard, et Saint-Martin. La rue des Juifs, celles des Cuisiniers, de Roye et de la Raquette, forment la ligne de démarcation entre les deux paroisses de la ville ; elles appartiennent par moitié à chacune d'elles.

LISTE DES CURÉS DE SAINT-PIERRE.

1400. —Jean Lenglès.

1412-1420. — Pierre Dupuis.

1420-1440. — Pierre Mareschal.

1460-1471. — Antoine Hubelet.

1471. — Jean Lesquelin.

1471. —Jean Cornu.

1473-1484. — Jean le Conte.

1486-1488. — Gifles le Canu.

1490. — Pierre le Caron.

1498. — Jacques Racoupeau.

1499-1501. — Jean Dembreville.

1508. — Evrard Denne.

1513-1523. — Leger Dartois.

1526. — Pierre Geneth.

1539. — Balde Hennoque.

1543-1568.—Antoine de la Morlière.

1573-1585. — Simon Guilloteau.

1588-1594. —Jacques Papot.

1595. — Pierre Hubelet.

1604. — Jean Lefebvre.

1608-1641. — Antoine du Rachinoy.

1641. — Robert de Bailly.

1641-1683. —Étienne Darras

1683-1690. — Antoine Martinot.

1691-1694. — De Comerford.

1694. — De Lestocq.

1695-1698. — Nicolas de Beauvais.

1698-1732. — Louis de Bailly.

1732-1759. — Claude Thory.

1759-1762. — Prosper Morard de Galles.

1763-1794. — Antoine-Michel Turbert.

1795-1802. — Charles-Edouard Guédé.

1802-1816. — Jean Lefebvre.

1816-1848. —Louis-Marie-Martin Aubrelicque.

1848-1850. —Jean-Baptiste Sené.

1850-1857. — Louis-Hilaire Caron.

1857. — Louis-Eugène Debeaumont.

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