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Histoire de Montdidier
Livre IV - Chapitre II - Section X

par Victor de Beauvillé

BRAS (Louis), supérieur de la congrégation de Saint-Vincent, naquit à Montdidier le 10 août 1678. Pierre Bras, son père, était boulanger, rue du Marché-aux-Herbes ; sa mère se nommait Marie Liébert.

Après avoir commencé ses études au collége de cette ville, sous la direction de Louis de Bailly, Bras se rendit à Paris, où il les acheva au collége Saint-Barbe ; il entra ensuite chez les Lazaristes (1697), et prononça ses vœux le 10 février 1699. Il s'appliqua avec tant d'ardeur à la théologie et à la philosophie qu'à l'âge de vingt-deux ans, et n'étant encore que sous-diacre, il fut nommé professeur de philosophie au séminaire de Sedan ; il y fut ordonné prêtre deux ans après. Bras professa successivement la théologie avec distinction à Toul, à Saint-Flour et à Tours. Le zèle excessif qu'il apportait à remplir ses fonctions ayant altéré sa santé, il fut obligé de renoncer à l'enseignement et de se consacrer à d'autres travaux. En 1719, il fut nommé supérieur du séminaire de Tours, place qu'il occupa pendant vingt-huit ans avec un rare talent ; il fit reconstruire la maison, en augmenta les revenus, et peupla le diocèse d'ecclésiastiques dont les lumières égalaient la piété. Notre compatriote avait tellement acquis la confiance générale que de toute part on accourait à lui pour obtenir la solution de cas de conscience et de difficultés en matière ecclésiastique ; profondément instruit dans la science du droit canon, il était aussi estimé que le plus habile jurisconsulte.

Nommé visiteur en Bretagne en 1744, Louis Bras fut, le 16 février 1747, élu à l'unanimité général des Lazaristes ; peu de temps après, le roi le nomma supérieur de Saint-Cyr et grand aumônier des galères. Les dignités dont il était revêtu ne changèrent point son caractère : à une humilité profonde, à une charité sans bornes, il alliait la fermeté qui convient à un supérieur. Pendant son généralat il établit treize maisons de son ordre, tant en France qu'à l'étranger. Ses talents et sa piété honorèrent la congrégation qui l'avait placé à sa tête et la ville qui le vit naître. Louis Bras, après avoir vécu dans la pratique de toutes les vertus, mourut à Paris le 21 août 1761, âgé de quatre-vingt-trois ans. Son portrait, conservé dans la maison professe des Lazaristes, a été lithographié avec celui des autres généraux de l'ordre.

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