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Histoire de Montdidier
Livre IV - Chapitre II - Section XIV

par Victor de Beauvillé

« CAPPERONNlER (Jean-Augustin), naquit à Montdidier le 2 mars 1745, de Claude-Augustin Capperonnier, tanneur, et de Marie-Catherine Gonnet. Après avoir terminé ses études, Capperonnier prit l'habit ecclésiastique, mais il ne reçut que les ordres mineurs. En 1765, il fut appelé par son oncle, Jean Capperonnier, à la Bibliothèque royale, et dès lors il partagea sa vie entre ses modestes fonctions et l'étude des auteurs latins. Ses connaissances bibliographiques ne tardèrent pas à le faire distinguer ; M. de Paulmy le choisit, en 1780, pour son bibliothécaire ; la même année il fut nommé censeur royal, et peu de temps après sous-garde des imprimés à la Bibliothèque du roi. La révolution éclata sans l'atteindre au milieu de ses livres ; dans les moments les plus critiques, il continua de donner avec le même calme ses soins à la jolie collection des classiques latins publiée par Barbou, dont il a fait réimprimer plusieurs volumes. A la réorganisation de la Bibliothèque nationale, en 1796, il devint l'un des conservateurs des imprimés ; il reçut la croix d'honneur en 1816, et mourut à Paris le 16 novembre 1820 ; il est enterré au père Lachaise. »(Biographie universelle.)

Le portrait de Capperonnier, lithographié chez Cornillon, est presque introuvable ; il est assez ressemblant, mais l'exécution se ressent de la faiblesse des premiers temps de la lithographie. J'ai vu à Montdidier, chez un de ses parents, son buste de terre cuite fort bien réussi.

Capperonnier était d'une obligeance extrême, qualité précieuse et héréditaire dans sa famille. C'est à lui que MM. Thory et Ballin durent leur admission à la Bibliothèque royale. Le caractère affable de Capperonnier contrastait singulièrement avec celui de Parmentier, qui, sur la fin de ses jours, était devenu morose et peu accessible. Le conseil municipal, voulant perpétuer le souvenir de cette famille de savants, aujourd'hui éteinte, décida, en 1821, que la rue du Grenier-à-Sel, où était né Capperonnier, porterait son nom : sa maison paternelle est à l'angle de cette rue, à main droite, en entrant par la rue Parmentier.

La famille Capperonnier a offert l'exemple bien rare de trois de ses membres se succédant sans interruption dans l'emploi de garde des imprimés de la Bibliothèque du roi et occupant ce poste avec honneur pendant près d'un siècle : les Bejot et les Caussin, -ui remplirent cette place aveu non moins de distinction, étaient ses alliés.

On doit à Augustin Capperonnier les éditions suivantes des auteurs latins :

Jacobi Vanieri prædium rusticum. Parisiis, Barbou, 1774 et 1786, in-12.

Publii Virgilii Maronis opera pristino nitori restituta. Parisiis, Barbou, 1790, 2 vol. in-12.

Catullus, Tibullus et Propertius. Parisiis, Barbou, 1792, 1 vol, in-12.

Eutropii, Sexti Aurelii Victoris necnon Sexti Rufi historiæ romanæ breviarium. Parisiis, Barbou, 1793, in-12.

Académiques de Cicéron (traduction de David Durand), avec le texte latin de l'édition de Cambridge et des remarques nouvelles. Édition revue et augmentée de la traduction franchise du Commentaire de Valence, par de Castillon. Paris, Barbou, 1796, 2 vol. in-12.

Ouvrage très-rare, dit Barbier.

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