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Histoire de Montdidier
Livre IV - Chapitre II - Section XVII

par Victor de Beauvillé

CAUSSIN (Jean-Jacques-Antoine), naquit à Montdidier, le 24 juin 1759, de Jacques-Nicolas Caussin et de Marie-Marguerite Bejot. Son père, marchand de drap, demeurait sur la Place, dans une maison qui se trouve entre la rue Germain et celle de la Halle-aux-Draps ; après avoir quitté les affaires, il acheta une maison dans cette dernière rue et s'y retira ; en 1786, il acquit une charge de secrétaire du roi près le parlement de Rouen.

Antoine Caussin vint de bonne heure à Paris, et fut mis sous la direction de Bejot, dont nous avons parlé précédemment. Lorsqu'il eut terminé ses études, ce dernier le fit entrer au cabinet des Antiques, alors confié aux soins de l'abbé Barthélemy ; guidé par les soins de cet illustre savant, notre compatriote s'occupa avec ardeur de perfectionner les connaissances qu'il possédait déjà dans les littératures grecque et latine, l'histoire et la géographie ancienne ; il cultivait en même temps l'hébreu, l'arabe et les sciences mathématiques, principalement l'astronomie, dont l'étude eut toujours pour lui un attrait particulier. Nommé en 1783, à l'âge de vingt-quatre ans, professeur de langue arabe au Collége de France, après la démission volontaire de Leroux des Hauterayes, son ancien professeur, il succéda quatre années après, en 1787, à son oncle Bejot dans la place de garde des manuscrits de la Bibliothèque du roi. Bientôt la Révolution éclata. Après le 10 août 1792, Caussin de Perceval perdit sa place de bibliothécaire, mais conserva celle de professeur au Collége de France, et n'en continua qu'avec plus d'assiduité ses travaux sur la littérature et les sciences. Il fut nommé membre de l'Institut le 14 avril 1809, chevalier de la Légion d'honneur en 1814, et en 1830 président du Collége de France. En 1824, il prononça un discours sur la tombe de Langlès, à qui il avait donné les premières leçons d'arabe.

Caussin mourut à Paris le 29 juillet 1835, âgé de soixante-seize ans, à la suite d'une longue maladie qui, depuis le 24 septembre 1830, le tenait éloigné de l'Institut. Il avait été marié cinq fois, et laissa plusieurs enfants de ses nombreux mariages. L'aîné, M. Armand Caussin de Perceval, le remplaça en 1833 dans la chaire d'arabe, et fut nommé membre de l'Institut en 1849 : M. de Perceval avait résigné sa place en faveur de son fils, et il reçut le titre de professeur honoraire.

Le portrait de notre concitoyen, lithographié en 1823 par Boilly, fait par de la collection des portraits des membres de l'Institut ; il a le mérite de de la ressemblance. L'éloge de Caussin, par Daunou, a été lu à la séance publique de l'Institut du 25 septembre 1840.

Caussin de Perceval était parent de Parmentier, neveu de Bejot et allié du P. Daire ; il était possesseur de plusieurs manuscrits de l'historien de la ville d'Amiens. A la vente de la bibliothèque de M. de Perceval, qui eut lieu en 1836, les manuscrits du P. Daire, formant deux gros portefeuilles remplis de documents intéressants pour la province, furent vendus à vil prix et adjugés pour la modique somme de 32 francs ; heureusement ils étaient tombés entre les mains d'un amateur, M. de Cayrol, qui en connaissait la valeur, et eut la générosité de faire don à la bibliothèque d'Amiens de la partie concernant la Picardie.

Caussin de Perceval a publié les ouvrages suivants :

Lettre de M. Caussin, censeur royal et attaché au département des manuscrits de la Bibliothèque du roi, à Messieurs du Journal des Sçavants, sur un ouvrage intitulé : De Inscriptionibus Palmyrenis quœ in Museo Capitolino adservantur. Romœ, 1782, in-8°, page 176.

Au bas de la dernière page, on lit :

A la Bibliothèque du Roi, le 10 février 1783.

Brochure in-18 de 21 pages, sans indication de lieu et nom d'imprimeur ; très-rare. Cette lettre a été imprimée dans le Journal des Sçavants, avril 1783, pages 215-221.

Histoire de Sicile, traduite de l'arabe de Nowairi, in-8°.

Brochure de 54 pages, sans lieu, date et nom d'imprimeur. Cette traduction est imprimée à la suite de l'ouvrage intitulé :

Voyages en Sicile, dans la Grande-Grèce et au Levant, par M. le baron de Riedesel ; traduits en français (pages 395-448) de l'Histoire de la Sicile, traduite de l'arabe de Nowairi, par J. J. A. Caussin, Paris, Janson, an x (1802), in-8°.

L'expédition des Argonautes, ou la conquête de la Toison d'or, poëme en iv chants, par Apollonius de Rhodes ; traduit pour la première fois du grec en français, par J.-J.-A, Caussin. Paris, Moutardier, an v, in-8°.

M. Caussin vendit cette traduction 800 fr. à l'éditeur.

Supplément aux Mille et une Nuits.

Ce supplément forme les deux derniers volumes de l'édition des Mille et une Nuits publiée à Paris, chez Lenormand , 1806, 9 vol. in-18. Ce travail, commencé en 1805, fut payé 4,800 francs.

Mémoire sur l'optique de Ptolémée. Mém. de l'Acad. des inscript. et bell.-lett. , t. VI , Paris , 1822, p. 1-43.

Observations critiques sur la traduction d'un passage d'Hérodote, et sur la position de deux villes béotiennes nommées dans Thucydide, Hermaion et Mycalesse. Mém. de l'Acad. des inscript. et bell.-lett., t. VII, 1824, p. 33-53.

Le livre de la grande table Hakemite d'Ebn-Jounis. Dans les Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque nationale. Mémoires de l'Institut, sciences mathématiques et physiques, 1799, an vii, t. II.

Ce volume contient un mémoire intitulé Astronomie, concernant les tables astronomiques d'Ebn-Jounis, p. 1-13. Il a été fait un tirage à part de cet ouvrage, texte arabe et français en regard, sous ce titre :

Le livre de la grande table Hakemite, manuscrit appartenant à la Bibliothèque de l'Université de Leyde, et porté à l'Institut national par le gouvernement batave ; traduit par le Cen Caussin, professeur de langue arabe au Collège de France. Paris, imprimerie de la République, an xii (1804), in-4°, 224 pages.

Sur un passage d'Hérodote. Magasin encyclop., 18e année, 1813, t. V, p. 153.

Sur l'expédition de Dutrèphes contre les Mycalessiens. Magasin encyclop., 19e année, 1814, t. IV, p. 10.

Sur la signification des termes grecs ίερόυ, υαόζ, τεμέριοζ, etc. Idem, 1814, t. IV, p. 14.

Sur les surnoms d'Apollon. Magasin encylop., 20e année, 1815, t. IV, p. 340.

Recherches sur le mot λύχη. Exposé des travaux de la classe d'histoire et de littérature ancienne, en 1814 et 1815, par M. Daunou. Paris, Didot, 1815, in-4 , p 25-27.

Les sept Moallacat. Paris, Imp. roy., 1816, in-4°.

Commentaire de Zouzeni sur la première de ces pièces. Paris, Éberhart, 1817, in-4°.

Les trois premiers chapitres du Coran en arabe. Paris, Éberhart, 1817, in-4°.

Les quarante et une fables de Lokmann, en arabe. Paris, Éberhart, 1818, in-4°

Les cinquante séances de Hariri, en arabe. Paris, Éberhart, 1818, in-4°.

Ces derniers ouvrages n'ont pas été livrés au public : Caussin  les avait fait imprimer pour les élèves qui suivaient son cours.

Valerii Flacci Setini Balbi Argonauticon, libri VIII. Parisiis, Didot, 1825, 2 vol. in-8°, collection Lemaire.

Caussin a fourni une partie des notes de cette édition.

Valerius Flaccus. L'Argonautique, ou Conquête de la Toison d'Or, poëme traduit pour la première fois en prose par J.-J.-A. Caussin de Perceval. Paris, Panckoucke, 1829, in-8°.

Sur les constellations d'Abderrahman es-soufi. Voir Notices et extraits des manuscrits de la bibliothèque du roi, 1831, p. 236-273.

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