19 avril 2010

Situation anticyclonique : ciel bleu et peu de vent mis à part quelques légères rafales. Le temps est donc parfait pour se rendre compte de la centrale éolienne de Montdidier et de son environnement.

Rappelons un extrait du schéma éolien de la Somme à propos de cette centrale éolienne d'Assainvillers/Montdidier :

Montdidier (évaluation neutre) : Petit projet construit à forte proximité de la commune et de son église classée. Projet indifférent vis à vis des lignes de force naturelles en présence (vallée des Trois Doms).

On pourra néanmoins vérifier que Montdidier ne dispose d'une église classée, mais bien de 2 églises classées (les églises Saint Sépulcre et Saint Pierre) ce qui amplifie le problème.

Entre les communes de Rubescourt, le Frestoy-Vaux, Assainvillers et Montdidier et depuis les lieux-dits la Sole de l'Argilière, la Sole du Bois de l'Épinette et la Vallée Sainte Geneviève, on se trouve au plus près des éoliennes dites de Montdidier avec Montdidier en arrière-plan.

Dans le secteur, l'horizon était déjà fortement encombré d'aérogénératrices le rabotant. C'est maintenant le ciel qui est encombré avec ces machines dans les dimensions sont sans commune mesure avec la taille des bâtiments et des arbres adultes :

Les discrets clochers de Montdidier apparaissent complètement écrasés par les gigantesques mâts et leurs pâles :

Ce qui est étonnant, c'est la proximité immédiate du Bois de la Tour à côté de ces engins. Il abrite quantité d'oiseaux.

Tout à coup, un bruit infernal qui glace le sang retentit. Un crissement terrible venu d'ailleurs. Un grincement apocalyptique. Est-ce qu'une éolienne est en train de s'effondrer ? Une éolienne se prend elle pour une fusée Saturn V à Cap Canaveral ? S'agit-il d'un Transformers mal huilé ?

Non, le vent vient de souffler un peu plus fort. L'électronique commande à l'éolienne de se mettre en situation d'essayer de récupérer un peu d'énergie. La câblerie interne démesurée de l'éolienne doit se tendre. C'est cette tringlerie qui résonne d'un bruit incroyable. Je n'y suis pas habitué. L'avifaune non plus : elle fuit dans tous les sens, passant même entre les pâles qui heureusement ne tournent pas vite.

Après avoir assisté à ce même ballet à plusieurs reprises, le vent étant assez capricieux, je ne peux qu'espérer que ce problème sera réglé après la phase de mise au point. En attendant, il faudra bien que la nature fasse avec. Ou aille voir ailleurs.

La structure tubulaire ces ces totems des temps modernes apparaît clairement. À quel dieu sont dédiés ces totems ? À CSPE, dont les consommateurs d'énergie auront obligation de verser leurs offrandes (des euros sonnant et trébuchant). Chaque nouveau mât, chaque mouvement de pâle ne fait que délester un peu plus le consommateur d'énergie.

Les mâts démesurés jettent leur ombre quasi-illimitée, tel un cadran solaire au pays de Gulliver :

Montdidier semble si paisible sur cette photo. Bien noter l'ombre qui rôde en bas de celle-ci :

Prenons du recul. Beaucoup de rcul. Des kilomètres de recul. Depuis le Mont de Forestel, on assiste à ce spectacle :

Oui, les éoliennes d'Assainvillers/Montdidier apparaissent bien omniprésentes depuis tout le canton de Montdidier et au-delà. Même de loin, elles dominent les clochers proches. La confrontation entre les bâtiments classés aux Monuments Historiques et ces éoliennes géantes est devenu une réalité.

Et sans vouloir paraphraser Gallilée : et en plus, elles tournent. Impossible de les manquer, quand elles sont en mouvement, le regard est naturellement attiré par ces machines. Et de nuit, le regard est aussi attiré par un clignotement qui déchire la nuit.

Cette situation, je la regrette. Pour une minuscule poignée d'euros, on se permet de massacrer nos paysages. Plus inquiétant, l'épandage d'éoliennes semble encore se poursuivre dans tout le Santerre, au mépris du schéma éolien de la Somme.

 

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