28 août 2011

Internet/accès haut-débit en Santerre : les problèmes persistent !
Alors que beaucoup de Santerrois restent privés d'un accès décent à Internet  du type ADSL, les moins défavorisés rencontrent trop souvent de sérieux problèmes qui perdurent.
Petite mise au point sur les raisons de l'Internet en panne dans le Santerre.

1/ Les exclus de l'ADSL restent nombreux dans le Santerre. Il n'est pas rare de voir des abonnés téléphoniques dont leur ligne est longue de plus de 10 kilomètres et afficher un affaiblissement de plus de 100 dB. Les solutions alternatives régulièrement présentées sont une vaste fumisterie. Par exemple, le satellite ne peut pas dignement remplacer l'ADSL : le ping est incroyablement élevé à cause de la position très élevée des satellites au-dessus de la Terre (un aller-retour Terre-satellite de 75 000 kilomètres prend 240 ms à la vitesse de la lumière). D'autre part, les offres satellites, sont souvent limitées en terme de débit mensuel. Enfin, les NRA-ZO qui devaient augmenter le nombre de personnes éligibles à d'ADSL se fait toujours attendre.

2/ Les offres ADSL se divisent en 2 catégories : l'ADSL haut-débit et l'ADSL très haut-débit. Mis à part quelques villes qui sont bien desservies car reliées directement à des réseaux de fibre optique, et donc disposant du très haut-débit, la plupart des centraux téléphoniques utilisent des technologies bien moins coûteuses mais n'autorisant finalement que des débits réduits. Ainsi, la plupart des communes ne sont pas dégroupées, et les gens payent pourtant le même prix pour un débit théorique 1 Mb/s avec téléphonie en voix sur IP que d'autre clients mieux desservis avec un débit de plusieurs dizaines de Mb/s, téléphonie illimitée et des dizaines de chaînes de télévision, y compris HD ou 3D. Finalement, les gens des campagnes financent les réseaux des villes.

Dans l'image à gauche ci-dessous, on peut voir l'intérieur d'un petit central téléphonique (moins de 300 lignes). Dans le photo à droite ci-dessous, on peut voir l'équipement principal qui fournit l'ADSL aux abonnés de ce central. Il s'agit d'un équipement de marque Actelis utilisant la technologie Ethernet 2Base-TL et fournissant un débit théorique de 45 MB/s sur une distance maximale de 15 km via l'agrégation de 8 paires de cuivre dont le signal est régénéré tous les 2 km environ grâce à des répéteurs.

C'est ce genre d'équipement/de technologie qui est principalement utilisé dans les communes du Santerre. Sur le central en question, il y a environ 160 abonnés, certains à 1 MB/s, d'autres à 2 MB/s. En estimant que le débit vendu soit de 200 MB/s (générant donc environ 6000 € par mois), il n'existe pourtant que 45 MB/s disponibles. Ca reste un équipement rentable.

3/ Les problèmes liés à l'ADSL apparaissent régulièrement pour de nombreuses causes possibles. Les clients sont alors confrontés à des équipes de support dont le rôle prioritaire est en général de faire patienter les clients, de leur expliquer que le problème est chez eux et qu'ils sont les seuls dans ce cas.

À titre d'exemple, une panne a touché l'ADSL d'un central du Santerre de mai à août 2010. L'image à gauche ci-dessous montre un débit ridicule (vécu en juillet 2010), même pas digne des vieux modems des années 90. L'image au centre ci-dessous, montre un ping instable qui évolue vers un rupture totale de connexion. Toute navigation sur Internet devient impossible. L'image à droite ci-dessous montre au contraire une connexion bien stable sans perte de paquet et avec un ping nettement plus correct (obtenu chez le même opérateur, mais en ville).

Il est bien sûr inacceptable qu'une telle panne dure si longtemps. Et encore, le problème n'a été résolu que parce que la population était exaspérée et allait engager tout ce qu'elle pouvait faire. L'action  décisive a été de diffuser l'information dans les médias afin de dénoncer l'image d'une entreprise chez qui il n'y a aucun problème. Étrangement, le problème était réglé quelques jours plus tard.

En conclusion, la situation de l'internet haut-débit dans le Santerre n'est pas bonne du tout. Et rien ne permet d'envisager une amélioration dans les années à venir alors que d'autres régions engagent des moyens importants.

 

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