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L'occupation humaine du Santerre est très ancienne comme l'atteste les nombreux vestiges archéologiques (silex taillés ou polis) qui ont été découverts.

Les Romains ont laissé dans le Santerre de nombreuses voies romaines appelées parfois chaussées Brunehaut. La voie romaine la plus connue dans le Santerre est incontestablement la voie reliant Amiens à Reims. Entre Samarobriva (Amiens) et Durocortorum (Reims), la célèbre table de Peutinger (cf. segment I, partie II) mentionne notamment :

• Setucis (ville appelée parfois Seeviae ou Sefulae, aujourd'hui disparue ; les vestiges ont été découverts à proximité de l'actuelle commune de Beaucourt en Santerre)

• Rodium (Roiglise, commune située à côté de Roye)

Les romains nous ont légué d'autres chaussées quasi-rectilignes traversant le Santerre (que l'on peut admirer en bas à droite sur cette carte de Cassini de 1757 ou sur cette carte de Cassini en noir et blanc) dont :

• La voie reliant Caesaromago (Beauvais) à Bagacum (Bavay) via Rodium (Roiglise).

• La chaussée Brunehaut reliant Montdidier à Venette (près de Compiègne)

Mis à part Setucis, le Santerre compte une autre ville antique aujourd'hui disparue : Bratuspantium. Selon la très grande majorité des historiens, cette célèbre ville se situe sur le territoire de la commune de Vendeuil-Caply, près de Breteuil. Quelques décennies avant notre ère, Jules César marchait avec son armée contre les Bellovaques depuis le Soissonnais. Les Bellovaques se réfugièrent dans l'opidum de Bratuspantium et durent finalement se rendre à César.

La christianisation de la région ne s'est pas faite sans douleur. Nombre de ceux qui se convertissaient étaient persécutés ou martyrisés.

De la fin du III^e siècle jusqu'au début du IV^e siècle eut lieu une premier choc : les Francs et les Alamans ont envahi le Santerre. Et ce n'était que le début d'une longue succession de désastres.

Un siècle plus part, des hordes de barbares sont à l'origine des terribles invasions du V^e siècle. Ces envahisseurs ont dévasté le Santerre à un seuil extrême. On consultera avec intérêt cette page présentant un habitat gallo-romain à Roye.

A la fin de l'antiquité, le Santerre est ruiné. Nous entrons dans le Moyen Âge.

L'histoire du Santerre au Moyen Âge est tout aussi tragique que mouvementée. On peut retenir ces événements parmi bien d'autres :

• Les invasions des Vikings au X^e siècle

• Les guerres entre le comte de Flandre et Philippe Auguste de 1182 à 1185

• Les guerres des Anglais et des Bourguignons de 1336 à 1417 et même au-delà

• La Jacquerie  en 1358

Le 19 septembre 1418, le gouvernement de Péronne, Montdidier et Roye est devenu distinct de celui de la Picardie. Mais à cette époque, c'est une période de guerre continuelle qui désole le pays. Le Santerre prospère et riche laissait place à un triste spectacle de désolation. Les Anglais, les Bourguignons, et même... les Français ont chacun leur part de responsabilité.

Depuis, la liste des drames est démesurée :

• Octobre 1463 : Louis XI fait racheter Péronne, Montdidier et Roye, mais la guerre continue. Louis XI arrive à faire plier Montdidier en 1471

• 25 juin 1472 : Charles le Téméraire massacre les habitants de Nesle, et prend Roye puis Montdidier

• 5 mai 1475 :  Louis XI le fou brûle Montdidier. Le terrible incendie devait durer plusieurs jours et effrayer le Santerre

• 1523 : le duc de Norfolk envahit la Picardie

• 1636 : 40 000 espagnols envahissent la Picardie. La ville de Roye est prise le 8 août

• 19 mars 1814 : les Cosaques et les Prussiens sont dans le Santerre

• 28 juin 1815 : 30 000 Anglais, Hollandais, Belges et Prussiens traversent le Santerre

• 1870-1871 : le Santerre est occupé et rançonné

• 1914-1918 : la Grande Guerre. A noter que l'association Santerre 14-18 se consacre entièrement à cette époque et à la région du Santerre. Elle a produit un site de qualité et propose de documents inédits

• 1939-1945 : la Seconde Guerre Mondiale n'épargne pas non plus le Santerre

La lecture de l'Histoire de Montdidier de Victor de Beauvillé permet d'approfondir cette courte page.